Le « Sarkogate » ne fait que commencer
Le Sarkogate se terminera comme pour Nixon, en 1974, avec en prime, compte-tenu de l’extrême gravité des faits, la traduction de ses auteurs devant la Haute Cour de Justice.
Après avoir causé des dégâts considérables aux Français qu’il n’a eu de cesse de stigmatiser, Sarkozy est, enfin, pris au piège de sa propre imposture. Sous la pression publique, son ami, le procureur Courroye, s’est finalement résolu à déclencher trois enquêtes judiciaires. Elles ont abouti à la garde à vue de quatre « lampistes ».
Cependant, face au risque d’étouffement de l’affaire, plus de 12000 signatures (sans doute bien davantage dans les jours prochains), recueillies en quelques jours (Pétition Médiapart), réclament, à l’instar de la députée européenne et ancienne juge d’instruction Eva Joly, que le dossier soit confié à un juge du siège indépendant. L’exaspération de très nombreux Français est perceptible.
Une chose est à présent claire : le pire des présidents de la République que la France ait connu a rendez-vous avec lui-même. Il croit pouvoir maîtriser son destin. Nier les preuves qui l’accusent personnellement. Il se trompe lourdement. En ce lundi 12 juillet, sur France 2, il a cru, avec l’interview condescendante de Pujadas (le déshonneur du journalisme), son agent de propagande, dominer la situation et contraindre les événements. Il s’est, au contraire, enferré dans des mensonges grossiers, dénoncés par JFK dans Marianne. Résultat : une audience en forte baisse, témoignant d’une lassitude (overdose) pour le personnage, et plus de 71% de gens pas convaincus par l’intervention télévisée de Sarkozy. Aboyer ne sert plus à rien !
Tôt ou tard, comme Nixon dans l’affaire du Watergate (grâce à la ténacité de deux courageux journalistes du Washington Post), cet affabulateur patenté, qui croit pouvoir faire prendre indéfiniment des vessies pour des lanternes, sera confronté à son propre destin : celui d’être traité comme le délinquant que la justice démontrera qu’il est.
Déjà, nombre d’ump prennent leur distance. Pas uniquement les villepinistes…Excepté les grognard(e)s de sa garde rapprochée, aucun homme politique de droite sérieux ne prendra le risque de s’enfoncer davantage pour un Sarkozy qu’ils savent d’ores et déjà condamné politiquement ! La donne change à droite. Seul le timonier de l’Elysée semble ne pas l’avoir compris !
Chaque jour apporte son lot de preuves irréfutables. Chacun, sans être grand clerc, constate l’évidence : malgré toutes ses manoeuvres pour masquer la vérité et échapper à la justice, c’est bien Sarkozy qui est au centre de cette affaire de blanchiment de fraude financière.
16 juillet 2010